Et si le rap sénégalais, ce mélange brut de rue et de poésie wolof, s’apprêtait à envahir les charts mondiaux ? Hier encore, Dip Doundou Guiss lâchait Dungeen daj, un titre qui cogne comme un uppercut, et boom : les réseaux s’enflamment. Mais ce n’est que le début. Avec un deal frais signé chez Sony Music, le natif de Dakar ne joue plus dans la cour des petits. Il vise les étoiles – et on y croit dur comme fer.
Des Racines Dakaroises à la Scène Mondiale
Né Dominique Preira en 1991, Dip grandit dans l’effervescence de Dakar, biberonné aux sons de Daara J et Positive Black Soul. Dès l’adolescence, le micro devient son arme : un flow précis, tranchant, qui dissèque la vie quotidienne avec une rage contenue. Fin 2010s, il explose avec des tracks qui captent l’âme galsen – la galère du hustle, les rêves inachevés, l’ironie du quotidien. Son album LFLF (Lepp Fii Lanu Fekk), sorti début 2024, pose les bases : des prods minimalistes, des lyrics qui claquent en wolof et en français, et une vibe qui colle à la peau comme la poussière des ruelles de Thiaroye.
Aujourd’hui, à 34 ans, Dip n’est plus un outsider. Son catalogue sur Apple Music et YouTube cumule des millions de vues, et ses feats avec les poids lourds du rap ouest-africain de Kaly Jay à des outsiders comme lui forgent sa légende. Mais c’est ce contrat exclusif avec Sony Music Entertainment Africa Francophone, bouclé fin septembre, qui change la donne. Une distribution boostée, des ressources pour des clips léchés et des tournées ambitieuses : le rappeur passe du local à l’international sans renier ses origines.
Le Feu Intérieur : Pourquoi Dip Incarne le Rap Engagé
Plongeons dans son univers : Dip n’est pas du genre à poser pour la pose. Ses textes ? Des miroirs tendus à la société sénégalaise – corruption rampante, inégalités criantes, mais aussi cette résilience qui fait danser les foules. *Dungeen daj*, son dernier drop, en est l’exemple parfait : un beat trap qui pulse, des rimes acérées sur l’ambition dévorante, et ce refrain qui colle aux tympans comme un mantra. Sur X, les fans hurlent déjà : « Le meilleur rappeur de l’histoire des Rek », « Guiss ngén li deff » la hype est palpable, avec des milliers de vues en quelques heures.
Critiquement, Dip excelle là où d’autres patinent : il équilibre l’urgence sociale et l’esthétique pure. Pas de bling-bling gratuit, mais une authenticité qui interpelle. Pourtant, une ombre : dans un game dominé par les majors, risque-t-il de lisser ses angles pour plaire ? Sa réponse, dans une récente déclaration : « Cette signature ouvre une nouvelle page… tout en restant fidèle à mon identité et à mes racines.Pour moi, c’est le test ultime : un artiste qui conquiert sans se trahir, ou un pion dans la machine globale ?
Échos Africains : Dip, Héritier d’une Vague Irrésistible
Zoom out : le rap sénégalais n’est pas isolé. Pensez à Youssou N’Dour remixé en trap, ou à la scène ivoirienne avec Kaaris qui explose en France. Dip s’inscrit dans cette marée montante comme son frère d’armes nigérian Odumodublvck, qui cartonne avec des flows hybrides, ou l’algérien Soolking, qui infuse du raï dans le hip-hop. Globalement, l’Afrique exporte son feu : des labels comme Sony misent sur ces voix pour diversifier les ondes occidentales. Mais attention, le piège guette la dilution culturelle au nom du buzz. Dip, avec son ancrage wolof, pourrait être le rempart : un ambassadeur qui impose le galsen sur la carte mondiale, aux côtés de Burna Boy ou Tyla.
Dip Doundou Guiss n’est pas qu’un rappeur ; c’est un signal d’alarme joyeux, un cri qui dit : l’Afrique rime fort, et elle ne s’arrêtera pas aux frontières. À suivre de près – ou à craindre, pour ceux qui préfèrent le silence des stéréotypes. Le beat continue, et il cogne déjà à votre porte.
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