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Ligne Abidjan-Paris: Les négociations tendues convoquent la DGAC et l’ANAC autour de la table diplomatique

Au-delà des pistes et des créneaux horaires, c’est une question de dignité, d’intérêts et de souveraineté

Depuis mi-octobre, Air Côte d’Ivoire opère six vols hebdomadaires entre Abidjan et Paris. Une avancée stratégique pour le pavillon ivoirien qui réclame le droit de voler à parts égales.

Cette question relative aux accords bilatéraux constitue le début d’un bras de fer diplomatique autour du partage des droits de trafic. La volonté d’Air Côte d’ivoire de doubler ses fréquences vers Paris heurte la réticence d’Air France qui se partage le gâteau avec sa soeur Corsair

L’ambition africaine de la Côte d’ivoire interroge une révision des accords bilatéraux entre les deux pays en matière de transport aérien. 

La répartition étant très déséquilibrée à ce jour désigne 14 vols pour Air France, 7 pour Corsair et 7 pour Air Côte d’Ivoire. Abidjan revendique une parité stricte: 14/14.

En effet, Air France, Corsair et Air Côte d’Ivoire convoquent la DGAC française et l’ANAC ivoirienne autour de la table de négociations tendues

Un rééquilibrage juste et digne est demandé pour la souveraineté du ciel ivoirien sur une route longtemps dominée par les opérateurs français.

𝗗𝗲 𝗹’𝗲́𝗺𝘂𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝘁𝗲𝗻𝘀𝗶𝗼𝗻

Il y a quelques semaines, Pascal de Izaguirre (Corsair) saluait l’arrivée d’un troisième acteur, évoquant la “concurrence par la qualité” mais l’émulation a laissé place à une crispation diplomatique.

Le ciel africain entre dans une nouvelle ère, celle de l’affirmation. La plupart des  compagnies africaines héritent leurs accords de la défunte Air Afrique qu’elles ont révisés et adaptés. Ce qui est à l’origine de certains déséquilibres avec des pays qui ne disposaient pas encore de compagnie aérienne nationale.

Force est de constater qu’avec la montée en puissance des compagnies aériennes africaines et la diaspora qui leur accorde une préférence pour cette saison IATA hiver, l’Afrique ne veut plus seulement transporter ses passagers, elle veut tracer ses routes, choisir ses fréquences, et définir sa vision du ciel.

Ce dossier ivoirien incarne l’évolution d’un continent qui refuse désormais les rapports déséquilibrés dans l’aviation civile internationale, il interroge les États africains à revoir leurs accords bilatéraux et vise la réciprocité.

Le véritable enjeu n’est plus seulement de voler mais de voler à parts égales.

“ Les états n’ont pas d’amis…”

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