Le ballon rond féminin explose sur le continent : victoires en pagaille, foules en délire, et des stades qui vibrent comme jamais. Pourtant, derrière les triomphes du Nigeria ou du Maroc, le tableau reste contrasté – primes dérisoires, infrastructures fantômes, et un sexisme qui colle aux crampons. En 2025, l’Afrique avance, mais à quel rythme ? C’est une révolution en marche, freinée par des inégalités qui méritent un carton rouge.
Le terrain : progrès éclatants et défis persistants
L’année 2025 s’annonce comme un feu d’artifice. La CAN féminine, repoussée au Maroc du 5 au 26 juillet pour éviter les JO de Paris, a couronné le Nigeria de son 10e titre face au Maroc en finale explosive. 9 Les Super Falcons, menées par des cracks comme Asisat Oshoala, ont écrasé la concurrence, avec un 5-0 en demies contre la Zambie. 20 Audience record, 12 équipes au départ – dont des新人 comme le Botswana et la Tanzanie –, et une revalorisation des primes par la CAF : 100 000 dollars pour les championnes, contre des miettes pour les messieurs en comparaison. 12
Mais zoomons sur le Sénégal, où les Lionnes de la Teranga mordent enfin. Qualifiées pour la CAN 2025, elles dominent la zone WAFU A avec des sacres en 2020 et 2023, malgré un revers en finale 2025 contre la Sierra Leone. 26 Rang FIFA 81e, mais une progression fulgurante : 24 joueuses appelées, dont des talents comme Fatou Diawara qui brillent en Europe. Le gouvernement Faye pousse fort – félicitations présidentielles post-qualification des Lions masculins, et un appel clair à investir dans la préparation des Lionnes pour la CAN et le Mondial. 3 Initiatives grassroots comme Jigeen Foot à Yoff boostent l’accès pour les gamines des écoles publiques, mêlant ballon et égalité genre.
Côté continent, le Maroc joue les pionniers : hôte bis de la CAN, et organisateur de la Coupe du Monde U-17 féminine en octobre-novembre 2025. L’Afrique du Sud défend son titre 2022, tandis que la Zambie et le Nigeria visent les demi-finales qualificatives pour le Mondial 2027. La CAF innove : format élargi à 16 équipes pour la prochaine CAN, et naissances des U17 en 2026, U20 en 2027. 6 Festivals FIFA en Afrique du Sud, stratégies nationales au Zimbabwe : le vent tourne.
Pourtant, les ombres persistent. Primes : 50 millions FCFA par joueuse ivoirienne en CAN masculine 2023, contre des clopinettes pour les filles. 12 Infrastructures : stades sous-équipés, manque de sponsors privés – tout repose sur FIFA et États, un modèle fragile. 14 Au Sénégal, malgré les avancées, les filles triment avec des budgets maigres et un sexisme latent qui décourage les vocations.
Une victoire à demi-temps, mais faut jouer les prolongations
Franchement, c’est exaltant ces Lionnes qui cognent comme des pros, ces gamines à Yoff qui dribblent les stéréotypes. Mais soyons lucides : le football féminin africain avance à cloche-pied. Les primes gonflées de la CAF ? Un pansement sur une jambe cassée, quand les messieurs ramassent des fortunes. Au Sénégal, kudos au président Faye pour ce clin d’œil dans le Conseil des ministres – « assurer une bonne préparation » des Lionnes –, mais ça reste du vent sans budget concret. 3 Personnellement, je parie sur les initiatives comme Football Mission en Casamance : dons d’équipements, formations aux premiers secours, et focus sur les filles pour briser le cercle vicieux des priorités masculines. 35
Le vrai coup de maître ? Intégrer Aïcha Henriette Ndiaye à la commission FIFA développement féminin un signal fort pour Dakar. Mais sans pression populaire, ces pas de géant risquent de patiner. Imaginez : des stades pleins pour les Lionnes, pas juste pour les Lions. C’est possible, si on arrête de traiter les filles comme des remplaçantes.
Liens globaux : L’afrique en phase avec le monde, mais en retard
Regardez l’Europe : l’Euro féminin 2025 en Suisse bat des records d’audience, avec des primes alignées et des sponsors en folie. Aux USA, la NWSL explose grâce à un modèle pro autofinancé. L’Afrique ? Elle suit, mais traîne : la CAN 2025 au Maroc prépare le Mondial 2030 co-organisé avec l’Espagne et le Portugal, un tremplin géant. 18 Le Nigeria, 10e CAN, inspire comme le Cameroun en U17 ; le Sénégal pourrait s’allier au Rwanda pour des échanges U20, boostant les talents régionaux.
Globalement, c’est un écho aux JO de Paris 2024 : l’Afrique envoie plus de filles qu’avant, mais sans infrastructures solides, c’est du saupoudrage. La FIFA pousse ses campagnes festivals en Afrique du Sud, mais sans autofinancement local, on reste dépendants. Le Maroc montre la voie : investissements massifs pour 2030, qui pourraient irriguer tout le continent.
Le coup de sifflet final : horaire de vérité pour les lionnes
2025 marque un tournant CAN triomphante, U17 au Maroc, Ligue des Champions clubs en novembre. Pour le Sénégal et l’Afrique, c’est l’occasion de transformer les rêves en réalité : plus de fonds, plus d’infrastructures, plus d’égalité. Faye, CAF, FIFA : passez à l’action, ou ces Lionnes rongeront leur frein. Le ballon est dans votre camp frappez fort, pour que le football féminin ne soit plus une demi-mesure, mais un match complet. Et nous, on applaudira des deux mains.

