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Air Sénégal: Le problème de la solution entre le marteau de Lufthansa et l’enclume d’Air France-KLM

L’annonce d’Air Sénégal de lancer une nouvelle liaison Dakar-Bruxelles, opérée en Airbus A320 suscite un débat passionné dans les milieux de l’aéronautique. Alors que la compagnie nationale cherche à consolider son réseau européen, elle se confronte au géant Brussels Airlines (SN), filiale du puissant groupe Lufthansa.

Pour une compagnie en situation économique fragile. Ce pari est audacieux et comporte des risques majeurs .

A l’image d’un lion à la chasse à l’affut, Air Sénégal pénètre un marché fortement concurrentiel. Bruxelles, capitale européenne peut lui offrir un point d’accès privilégié pour la diaspora ouest-africaine et les passagers d’affaires L’axe permet également de capter le flux passager en provenance des pays limitrophes comme les Pays-Bas et le Luxembourg

Cependant, force est de constater que la domination de SN est doublement écrasante avec une fréquence supérieure, 7 sur 3

Pour parier à cet équilibre, HC doit miser elle aussi sur deux leviers: D’abord, elle devra instaurer un positionnement tarifaire compétitif et une politique bagages essentielle pour la diaspora avec une capacité à drainer un trafic de correspondance régionale via Dakar vers Bruxelles.

Le choix de l’Airbus A320 soulève des questions techniques qu’Air Sénégal doit affronter avec un autre un conflit : capacité vs coût. La capacité de l’A320 peut limiter le Fret. C’est le talon d’Achille. Le fret est un contributeur majeur aux revenus des lignes Afrique-Europe, et la soute d’un A320 est infiniment plus limitée que celle d’un A330.

En se privant d’une capacité fret significative et d’un GSA agressif qui maîtrise le marché, Air Sénégal perdrait une source de revenus essentielle pour la viabilité de ce vol long-courrier.

La ponctualité est un aspect qui renforce le scepticisme de certains observateurs. Cette ligne doit être fiable d’une ponctualité irréprochable.

Le risque des interconnexions et la menace globale ne sont pas à négliger. Des compagnies comme Air France et Royal Air Maroc sont des acteurs incontournables qui capturent une part substantielle du trafic Ouest-Africain vers l’Europe. Les interconnexions offertes par ces compagnies et leurs alliances (SkyTeam pour AF, Oneworld pour RAM) représentent une porte de sortie facile pour les passagers en cas de défaillance de HC.

L’objectif de consolider la notoriété ne doit pas se faire au détriment de la rentabilité. Le succès de Dakar-Bruxelles ne sera possible que si Air Sénégal parvient à atteindre l’excellence opérationnelle et à maximiser l’utilisation de son hub AIBD. La compagnie doit transformer le désavantage capacitaire de l’A320 par un avantage de coût et de flexibilité.

Le salut de la compagnie pourrait bien ne pas résider uniquement dans une confrontation directe avec les géants pour sortir des turbulences financières.

Wait and see…la ceinture italienne est très bien serrée…Nous y reviendrons

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